Généralités sur la démarche diagnostique
ATTENTION !
Il n’est pas possible de consulter le CRA de sa propre initiative pour un diagnostic.
C’est votre pédopsychiatre ou psychiatre qui vous orientera vers le CRA s’il souhaite un avis complémentaire.
La Haute Autorité de Santé recommande que la démarche d’évaluation diagnostique soit réalisée par une équipe pluridisciplinaire spécialisée dans le TSA et les troubles neurodéveloppementaux, sous la responsabilité d’un médecin psychiatre. Les auteurs des recommandations de bonnes pratiques professionnelles insistent sur le fait que la démarche diagnostique est d’abord une démarche clinique interdisciplinaire, les outils standardisés venant étayer la démarche des praticiens.
Selon les recommandations de la HAS, toute démarche comporte 2 versants :
- Un diagnostic médical selon les critères des classifications internationales (CIM11, DSM-5-R)
- Des évaluations du fonctionnement permettant d’apprécier les ressources d’une personne pour l’élaboration du projet personnalisé.
Vous pouvez consulter les recommandations de bonnes pratiques professionnelles (RBPP) pour le diagnostic TSA :
- Trouble du spectre de l’autisme – Signes d’alerte, repérage, diagnostic et évaluation chez l’enfant et l’adolescent. Recommandation de bonne pratique (2018) : En ligne sur le site de la HAS
- Autisme et autres TED diagnostic et évaluation chez l’adulte. Recommandation de bonne pratique (2011) : En ligne sur le site de la HAS
Dans le cadre de la Stratégie nationale pour l’autisme au sein des TND (2018-2022), trois niveaux de repérage et de diagnostic ont été définis :

Le Niveau 1. Les premières lignes sont structurées autour de :
- Professionnels de la petite enfance (Auxiliaires de puériculture, assistantes maternelles, éducateurs de jeunes enfants, éducateurs spécialisés, ATSEM etc.)
- Professionnels de l’éducation nationale (enseignants, infirmiers, psychologues et médecins)
- Acteurs de la médecine de ville (médecins généralistes, pédiatres), les professionnels paramédicaux (infirmiers, puéricultrices, orthophonistes, psychomotriciens, masseurs-kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthoptistes) et psychologues.
- Professionnels en PMI
Le Niveau 2. Les deuxièmes lignes sont structurées autour de professionnels coordonnés en équipe pluri-professionnelle et spécifiquement formés aux troubles du neurodéveloppement :
- Des services de pédiatrie
- Des services de pédopsychiatrie
- Des équipes des CAMSP
- Des équipes des CMPP, CMP
- Certains SAMSAH
- Des praticiens libéraux coordonnés entre eux par un médecin
Les équipes de deuxième ligne impliquent :
- Les EDAP – Equipe diagnostic Autisme de Proximité
- Les PCO – Plateforme de Coordination et d’Orientation
Les EDAP
Les Equipes Diagnostic Autisme de Proximité (EDAP) installées dans le Nord Pas-de-Calais maillent le territoire d’un réseau de professionnels pour le diagnostic des enfants et adolescents présentant des écarts inhabituels de développement en faveur d’un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA).
Les PCO
Les Plateformes de Coordination et d’Orientation (PCO) s’adressent aux enfants n’ayant pas de droits ouverts auprès de la MDPH ou ne bénéficiant pas d’un accompagnement par les structures de la seconde ligne.
Le Niveau 3. Les troisièmes lignes s’appuient sur les professionnels exerçant en centre de ressources autisme ou en centre hospitalier pour des avis médicaux spécialisés complémentaires.
En savoir plus sur la démarche diagnostique selon votre situation :
Le diagnostic
avant 16 ans
Vous ou votre proche avez moins de 16 ans et vous souhaitez une évaluation diagnostique et fonctionnelle ?
Le diagnostic
après 16 ans
Vous ou votre proche avez plus de 16 ans et vous souhaitez une évaluation diagnostique et fonctionnelle ?
Le cadre réglementé du diagnostic du TSA et le rôle du CRA
Le diagnostic d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA) suit une procédure encadrée par des recommandations nationales. Le CRA Nord–Pas-de-Calais rappelle qu’il n’est pas possible de consulter directement le CRA pour obtenir un diagnostic. C’est un médecin psychiatre ou pédopsychiatre, déjà en charge du suivi, qui peut solliciter l’intervention du CRA s’il estime qu’un avis complémentaire spécialisé est nécessaire. Cette démarche répond à un cadre précis défini par la Haute Autorité de Santé (HAS). L’évaluation diagnostique du TSA doit être faite par une équipe pluridisciplinaire, spécialisée dans les troubles du neurodéveloppement, sous l’autorité d’un psychiatre. Le diagnostic n’est pas seulement posé à l’aide d’outils standardisés, mais surtout à partir d’une analyse clinique interdisciplinaire de l’histoire et du fonctionnement de la personne.
Les deux dimensions du diagnostic TSA
La démarche diagnostique recommandée par la Haute Autorité de Santé est une démarche à deux volets. D’une part, il s’agit du diagnostic médical, fondé sur des critères issus des classifications internationales que sont, entre autres, la CIM-11 ou le DSM-5-R.
D’autre part, une évaluation fonctionnelle est organisée pour mieux connaître les capacités, les difficultés et les besoins particuliers de la personne. Le projet d’accompagnement repose sur chacun de ces éléments.
Les recommandations officielles à consulter
Deux recommandations majeures peuvent être utiles aux professionnels et aux familles :
- Trouble du spectre de l’autisme – Signes d’alerte, repérage, diagnostic et évaluation chez l’enfant et l’adolescent (HAS, 2018)
- Autisme et autres troubles envahissants du développement – Diagnostic et évaluation chez l’adulte (HAS, 2011)
Ces documents sont accessibles en ligne sur le site de la HAS et servent de références nationales pour garantir une évaluation de qualité, cohérente et équitable.
Les 3 niveaux de repérage et de diagnostic
Dans le cadre de la Stratégie nationale pour l’autisme au sein des TND (2018–2022), trois niveaux de repérage et de diagnostic ont été définis afin de structurer le parcours selon l’âge de la personne, ses besoins et le niveau de complexité de la situation.
Niveau 1 : les premières lignes
Le premier niveau rassemble les professionnels de proximité, qui sont souvent les premiers à repérer des signes inhabituels du développement chez l’enfant ou l’adulte. Cela inclut :
- Les professionnels de la petite enfance, comme les auxiliaires de puériculture, les éducateurs de jeunes enfants, les assistantes maternelles ou les ATSEM.
- Les intervenants de l’Éducation nationale, notamment les enseignants, les psychologues scolaires, les infirmiers ou les médecins scolaires.
- Les professionnels de santé de premier recours, tels que les médecins généralistes, pédiatres, orthophonistes, ergothérapeutes, psychomotriciens, infirmiers, kinésithérapeutes ou psychologues.
Ces acteurs sont en première ligne pour repérer les signes d’alerte et orienter vers une évaluation plus approfondie si nécessaire.
Niveau 2 : les secondes lignes
Le deuxième niveau concerne des équipes pluridisciplinaires formées aux troubles du neurodéveloppement. Elles interviennent pour confirmer ou approfondir l’hypothèse diagnostique. On y retrouve :
- Les services hospitaliers spécialisés, comme la pédiatrie ou la pédopsychiatrie.
- Les équipes des CMP, CMPP ou CAMSP.
- Certains services médico-sociaux comme les SAMSAH.
- Des professionnels libéraux organisés autour d’un médecin coordonnateur.
Parmi les dispositifs spécifiques, on retrouve :
Les EDAP (Équipes Diagnostic Autisme de Proximité) : elles assurent des évaluations diagnostiques pour les enfants et adolescents présentant des écarts de développement pouvant évoquer un TSA. Réparties sur le territoire, ces équipes facilitent l’accès au diagnostic dans une logique de proximité.
Les PCO (Plateformes de Coordination et d’Orientation) : elles s’adressent aux enfants pour lesquels un repérage a été fait, mais qui ne bénéficient pas encore d’un accompagnement ou n’ont pas de droits ouverts auprès de la MDPH. Ces plateformes assurent une orientation vers des professionnels adaptés et coordonnent les premiers accompagnements.
Niveau 3 : les troisièmes lignes
Le troisième niveau correspond aux structures spécialisées telles que les Centres Ressources Autisme (CRA) ou certains centres hospitaliers. Ces équipes interviennent pour des avis médicaux spécialisés ou dans des cas complexes, en complément du travail réalisé par les équipes de première et de seconde ligne.
Accès à l’évaluation diagnostique selon l’âge
Le parcours diagnostique varie en fonction de l’âge de la personne concernée :
- Si la demande concerne un enfant ou un adolescent de moins de 16 ans, une évaluation diagnostique et fonctionnelle peut être envisagée via les structures de première ou seconde ligne, ou via les EDAP et PCO selon la situation.
- Pour les personnes de plus de 16 ans, une orientation vers une évaluation spécialisée peut être envisagée, notamment par un psychiatre ou un médecin traitant, en lien avec les structures de diagnostic pour adultes.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter la page dédiée au diagnostic avant 16 ans ou après 16 ans. Vous y trouverez les détails pratiques pour mieux comprendre les étapes, les contacts utiles et les ressources à mobiliser selon votre situation.